J1 Inverie → Barisdale
J2 Barisdale → Kinloch Hourn
J3 Kinloch Hourn → Shiel Bridge
J4 transfert (bus et train) à Strathcarron
J5 Strathcarron → Torridon
J6 Toridon → Kinlokewe
J7 Balade à la journée vers le Beinn Eigh
J8 Kinlokewe → environs de Furnace
J9 Furnace → Carnmore
J10 Carnmore → Poolewe
Puis train de nuit de Londres à Glasgow, "Caledonian sleepers", grand luxe, mais exigü avec des gros sacs !
passent pas dans les couloirs sans les tenir à la main et de biais.
A l'arrivé le lendemain matin, petite balade dans Glasgow, de gare à gare, en saluant au passage George Square et sa monumentale colonne
à Walter Scott, mais aussi la statue de James Watt. Chacun ses idoles...
Enfin "ferry" jusqu'à Inverie (70 habitants)
Ce ferry très convivial, est de capacité maximum une demi-douzaine de passagers plus un véhicule,
en l'occurrence une remorque de ravitaillement pour le village d'Inverie.
Avec nous quatre, le capitaine et deux autochtones, c'est complet.
On débarque, petite balade le soir en attendant de diner.
Diner au pub du coin "The old forge", réputé le pub le plus isolé de Grande Bretagne.
Nuit tout confort au Bunkhouse de la fondation Knoydart.
On va donc visiter la pointe où il n'y a qu'une cabane de pêcheur, et le sentier ne va pas plus loin :
la falaise tombe directement dans l'eau.
Il faut faire demi-tour et reprendre le bon sentier.
Cette étape "longer le bord du Loch" offre finalement pas mal de dénivelée !
le mot "plat" ne doit pas exister en écossais...
Nous croisons un groupe de randonneurs locaux, tout étonnés de trouver des français à pied par ici en
cette saison !
A l'arrivée, camping au campsite, à côté duquel nous attendent quelques "red deer".
Le male viendra nous rendre visite un peu plus tard, à quelques mètres des tentes.
La consigne "Call at the stalker house" est résolue par le téléphone écossais : le garde venant de lui-même
nous enregistrer au point d'eau dans le village, les étrangers que nous sommes étant immédiatement repérés.
Pub fermé. (ce n'est pas encore la saison)
Nous commençons par une première erreur : il ne faut pas hésiter à entrer dans la propriété (stalker house) sinon on rate le sentier (et la cabine téléphonique qui en marque le départ). Nous nous retrouvons à remonter directement pleine pente par des sentes de bêtes pour rejoindre le sentier normal au niveau de la ligne à haute tension.
On suit alors le topo exactement jusqu'à la traversée de la rivière
Alt a Choire Reidh.
Le sentier suivrait ensuite les courbes de niveau jusqu'à rejoindre la Allt a Choire Malaghan
Comme on avait vu de loin de trop beaux zigzags qui montaient, nous les prenons à la place, sur les pentes de
l'épaule du Sgurr na Sgine, puis ce sentier disparait dans la tourbe et nous redescendons (le moins possible)
vers la Allt a Choire Malaghan, visant le point le plus haut, puisque de toute façon il faudra la remonter entièrement,
pour reprendre l'itinéraire normal. On a coupé une belle et grande boucle du sentier, au prix d'une fatigue inutile
qui se fera sentir au final !
La remontée de la Allt a Choire Malaghan n'offre pas de difficulté particulière, seule la montée au col est raide,
c'est le moins qu'on puisse dire !
Le topo préconise de la remonter rive gauche : "we suggest that you keep on the E side of the burn"
Retrospectivement il semble que la rive droite paraisse pourtant moins raide !
Ce col atteint, nous picniquons au bord du petit lochan qui s'y trouve avant d'attaquer le célèbre
"sentier bordé de grosses pierres", qui s'avère une abomination où pendant plusieurs km on n'arrête pas de
sauter de caillou en caillou.
Le topo le qualifie de 'path', guillemets compris...
Après cette descente là, le sommet du Meallan Odhar qui suit est facile en comparaison (bon sentier, escaliers même)
On est dans une partie fréquentée et nous rencontrons plusieurs alpinistes de retour du Saddle ou des sommets
environnants. Ils redescendent tous du col via un bon sentier, le parking et la voiture.
Nous avons choisi l'itinéraire "wilderness" plutot que 7 km de goudron.
La descente du col commence par un sentier bien marqué qui bien entendu disparait au bout de quelques mètres.
A nous de trouver l'itinéraire entre pentes, barres rocheuses et tourbières.
Sachant qu'il ne faut pas se faire pièger du mauvais côté de la rivière et donc la traverser "au plus tôt"
comme préconisé par le topo. Mais cette rive là est essentiellement une grande tourbière qui longe la
Allt a Choire Chaoil jusqu'en bas ! nous forçant à marcher en équilibre sur les touffes et calculer chaque pas.
Peut être aurait-il fallu s'éloigner d'avantage vers les pentes, peut-être moins "molles" ? qui sait..
La fin de la descente de la rivière, qui porte maintenant le nom de Allt Undalain après son confluent avec
la Allt a Coire Uaine, se fait sur un bon sentier, qui paraît pourtant sans fin.
Cette descente infernale va m'achever en fait.
Arrivés (enfin) à Shiel Bridge, le terrain de camping semble peu engageant (route, caravanes) pour nous autres
amateurs de tranquilité.
Nous décidons de pousser jusqu'à l'auberge de jeunesse de Ratagan.
Ce qui rajoute tout de même 5km à l'étape, mébon. Le confort est à ce prix.
Ale bienvenue pour le réconfort. Luxueux comme auberge de "jeunesse", pas mal de "vieux" d'ailleurs,
nous y compris. On y accède par la route. Grande cuisine bien équipée, le groupe d'à côté se fait cuire des pizzas.
Nous longeons (en bus donc) le Loch Duich, au fond duquel se trouve Shiel Bridge, passons à côté du faux vrai
chateau écossais restauré d'Eilean Dolan, puis longeons le Loch Alsh jusqu'à Kyle of Lochalsh, où nous nous
ravitaillons pour la suite.
Le supermarché est fermé (faillite ?) mais nous trouvons presque tout ce que nous cherchons à la poste.
Sauf le lait en poudre. Denrée apparemment aussi exotique que le haggis chez nous, et qui fait écarquiller
les yeux de la vendeuse : "vous en trouverez peut être là bas ..." (mais pas trouvé ce magasin miracle)
Nous n'avions trouvé d'ouvert qu'un Kebab à emporter ou manger debout, aussi pique-nique tiré du sac sur
les tables d'un hotel-restaurant-bar chic, apparemment fermé ou presque (seuls les employés préparant pour le soir ?).
Nous attendions que l'on vienne nous sommer de déguerpir ou de consommer, l'ale aurait été appréciée...
La gare comporte entre autres, avec des boutiques-souvenirs, dégustations de whyskies, bière -
un musée ferroviaire,
et est le théatre du départ d'un train à vapeur historique.
Départ qui prend bien plusieurs heures, manœuvres, congratulations mutuelles des employés qui se photographient
à qui mieux mieux, panthéon de privilégiés et de reporters qui profiteront du voyage et du luxueux wagon restaurant,
grand panache de fumée et force coups de sifflets.
Notre train est plus ordinaire. Son horaire sera retardé pour laisser passer ce train historique.
Arrivés à Strathcarron, nous trouvons un terrain qui nous semble idéal pour planter la tente,
entre les buissons de genets.
La moitié la plus courageuse du groupe fait un aller retour à Lochcarron (2×6km) pour complèter le
ravitaillement.
Elles reviendront plusieurs heures plus tard avec 7 litres d'eau de source, le fameux lait en poudre etc.
Tout à coup des troupeaux de moutons font irruption en nous regardant d'un air réprobateur et en bêlant
avec insistance pour nous signifier qu'on a squatté leur emplacement favori !
Ils finiront par se faire une raison et choisir un autre coin de lande.
Nous longeons la Carron River, observatoire écologique, puis la route jusqu'à Coulags,
où nous prenons le sentier qui remonte la rivière Fionnna Abhain.
Picnique dans un refuge pour échapper aux petites averses et coups de vent.
Nous longeons le Loch Choire Fionnaraich, franchissons le col (Bealach na Lice, 400 et quelques m) puis redescendons sur le Loch an Eion ainsi que d'inombrables autres petits lochs.
Descente vers Torridon, où l'auberge est complète.
Nous plantons donc la tente sous la tempête qui dure toute la nuit.
Par la route, nous remontons donc la Torridon River, Lochan an asgair, Loch Bharranch, Loch Clair, rivière A' Ghairbe jusqu'à Kinlokewe.
Un café accueillant nous permet de prendre un "breakfast à toute heure",
puis le bunkhouse de l'hotel nous abrite des intempéries :
radiateurs pour tout sècher, lits à 3 étages,
grands casiers où nous vidons nos sacs pour une balade légère le lendemain.
Le gite est partagé avec tout un groupe de kayakistes, combinaisons, sacs étanches etc.
Au moins ils ne craignent pas la pluie !
Nous aurions même pu diner au restaurant de l'hotel (dernier service à 20h).
Nous n'y avons même pas été prendre une bière ! le Whistle stop café sans alcool étant par trop accueillant.
La balade commence par quelques km de route le long du Loch Maree.
La petite histoire veut qu'on s'y baigne pour guérir de la folie. La serveuse du Whistle stop avait
bien dit "You are crazy" en nous voyant arriver à pied et tout mouillés la veille.
Mais nous n'avons pas tenté l'expérience.
Nous rejoignons le départ d'un sentier en boucle "pour touristes".
Nous choisissons bien entendu la variante "montagne" indiquée "danger risque de chutes".
En fait de chutes il faudrait vraiment le faire exprès ! Le sentier est excellent et très aménagé :
rochers dépolis à la disqueuse, marches etc.
Nous prenons le sentier à l'envers, envisageant éventuellement une variante hors piste pour
rejoindre un autre sentier (la fin de l'itinéraire initialement prévu de l'étape de la veille)
Montée dans la forêt (pancarte "Forest") puis le long des gorges (pancarte "Fault") de la Allt na h Airighe
On passe près du "Lunar Loch" puis du Loch Allt an Daraich avant d'arriver au sommet (cairn) à 550m.
Petite averse de grésil.
La redescente est très raide, mais bien tracée, presque droit dans la falaise
(là est sans doute le risque annoncé : barres rocheuses si on sort du sentier)
Des pancartes nous invitent à admirer la "Bog" (tourbière) vu d'en haut, et un énigmatique "Trumpet Rock".
Tout s'expliquera quand revenus au parking nous lirons les explications détaillées sur un petit guide en
libre service.
Les touristes partant effectivement du parking, contrairement à nous qui avons attaqué directement le sentier,
emportent ce petit guide avec eux et ont les explications au bon moment : les "trumpets" en question étant
des fossiles de vers tubicoles.
Retour à Kinlokewe (et au Whistle stop cafe) par la même route.
Un coin un peu humide mais pas trop, suffisemment plat, nous accueille, genre tentation diabolique.
Il s'avère que c'est le coin à tiques le plus "habité" des Highlands !
Nous nous en apercevrons dès le lendemain au cours d'une chasse aux tiques fructueuse en nombre de bestioles.
Curieusement seuls deux d'entre nous sont appréciés de ces petites bêtes, les deux autres n'étant sans doute pas
comestibles !
Moralité : nécessaire à tiques indispensable, répulsif y compris (ils vendent même des répulsifs "spécial tiques + midges")
La montée au col Bealach Mheinnidh (à presque 500m tout de même) est sans difficulté aucune, bon sentier tout du long.
La redescente commence bien raide ! La suite est tranquille jusqu'à la digue séparant le Dubh Loch du Fionn Loch et
donnant accès à Carnmore. On est redescendu à 180m d'altitude.
Arrivés à Carnmore, le refuge espéré est en fait une grange infâme, où seuls trois lits sont corrects,
presque tout neufs, le reste tenant plus de la décharge (vieux sommier en fer complètement pourri, etc).
La pancarte "laisser les lieux propres" relève donc d'une forme d'humour écossais...
On avait presque espéré gîter dans un des batiments tout propre que l'on longe en se rendant à la grange.
Il y a deja une randonneuse Belge qui randonne seule dans les montagnes, sommets compris, courage ou inconscience ?
Aussi nous plantons la tente à côté de cette cabane.
A un moment, une grouse se sauve
au moment ou je passe à un pas d'elle, moi sur le sentier et elle derrière une touffe juste à côté.
Je ne sais lequel des deux a été le plus surpris. Bien entendu pas le temps de la photographier.
Seul reste le souvenir.
Une belle forêt nous offrirait des clairières accueillantes, sauf que la "réfection du sentier" (sic) consiste en l'épandage tout du long de fumier (paille et crottin, voire croquettes) rendant les lieux intenables. Nous picniquons sur un promontoire juste après cette forêt, au dessus de Kernsary.
Nous suivons ensuite le sentier qui longe le Loch Kernsary, puis après un petit colou à 30m d'altitude (!), redescendons jusqu'à Poolewe (0m).
Camping de luxe, nous montons la tente sous un vent du large ébouriffant, exercice un peu acrobatique.
Une fois la tente montée, ce vent se calmera complètement !
On retrouve encore quelques tiques bien planquées de l'avant veille, ou emportées avec nous comme
passagères clandestines dans les vêtements.
Diner dans un "bistrot", indispensable ale et haggis.
Du haggis "civilisé" : la purée de navet (neeps) étant
en fait une sauce au navet, mais copieux et très bon.
Nous nous jetons sur le café ambulant du train (il a quand même fallu attendre Perth pour voir passer ce café ambulant) pour rattraper notre petit dej omis pour cause de départ matinal : Avant de partir, juste un reliquat de mini-Nuts® coupés en petits bouts pour les partager !
Petite visite d'Edinburgh (et de ses pubs !), en attendant le train de nuit pour Londres :
de nouveau le Caledonian Sleeper.
Visite express de Londres en quelques heures.
Puis re-Euroline et ferry via Douvres et Calais.
On trouvera beaucoup d'informations intéressantes pour les randonnées en Ecosse sur les sites
A noter que ce genre de randonnée n'est pas adapté pour les grands groupes (maxi 6, l'idéal c'est de 2 à 4) : Hébergement, caractère sauvage etc...
Enfin Googler les noms de lieux permet d'obtenir des comptes rendus de randos et des photos à foison.
Lectures instructives :
Les romans de Walter Scott, maître du roman historique, à lire ou relire
Topo "North to the Cape" A treck from Fort William to Cape Wrath by Denis Brook & Phil Hinchliffe
A Cicerone Guide - ISBN 978-1-85284-285-7